La grande sauterelle verte (jusqu’à 42 cm pour les femelles) est le plus grand représentant des sauterelles en Suisse. Sa couleur verte avec un liseré de couleur rouille sur le dessus de la tête et le thorax la rend difficile à distinguer dans les végétaux tant qu’elle ne bouge pas. Contrairement aux criquets, les sauterelles ont de longues antennes, chez la grande sauterelle verte elles font 1.5x la longueur du corps. Elle possède deux paires d’ailes ; les ailes postérieures sont membraneuses et lui permettent de voler ; elle se déplace plutôt en marchant ou en sautant, en volant sur quelques mètres seulement. C’est fréquemment à ce moment-là qu’on peut la repérer.

Les sauterelles sont carnivores – contrairement aux criquets qui sont phytophages – et se nourrissent principalement d’insectes (mouches, pucerons, chenilles, larves de doryphore). La grande sauterelle verte peut compléter son régime par des végétaux, mais sans causer de dommages. Elle est donc un auxiliaire utile au jardin.

Reproduction
L'espèce est active de jour comme de nuit et fait entendre son chant principalement l'après-midi et le soir jusqu'à minuit. Pour la reproduction, le mâle dépose un spermatophore à l’entrée des voies génitales de la femelle (pseudo-accouplement). Les femelles déposent ensuite les œufs fécondés à l’aide de leur oviscape, un appendice de ponte situé au bout de l’abdomen (voir photo ci-dessus) par groupe ou isolés, au niveau du sol. Les œufs passent l'hiver et éclosent au printemps. Le développement des larves dure entre 1.5 – 5 ans en passant par une succession de 7 stades larvaires. L’espérance de vie de la forme adulte est de 6 mois. Les prédateurs naturels de la sauterelle sont les oiseaux, les amphibiens ou encore les mammifères insectivores.

Cette espèce est présente de l'ouest de l'Europe à l'est de la Chine. En Suisse (carte info fauna), on la rencontre jusqu'à 1800 m d'altitude.

• Disparition des habitats : l’utilisation de prairies pour la construction de zones urbaines, de routes, pour la mise en cultures (laboure) et la disparition des petites structures paysagères conduisent à la disparition d’habitats naturels. Il en va de même si des parcelles sont délaissées et s’embroussaillent (perte d’ensoleillement au sol). Les habitats restants sont isolés les uns des autres.
• Intensification agricole : une utilisation intensive des herbages réduit la diversité des prairies. Les grillons et orthoptères, qui aiment la chaleur et l’ensoleillement, ne trouvent pas leur compte quand la végétation, fertilisée, est trop dense. Si les fauches sont fréquentes, les orthoptères n’ont pas le temps de terminer leur développement à temps, et les femelles ne parviennent pas à pondre leurs œufs.
• Utilisation de pesticides et d’engrais : les insecticides tuent non seulement les orthoptères et les grillons, mais les engrais et produits phytosanitaires peuvent également être nocifs pour la fécondité des femelles ou le développement des embryons.